mercredi 25 avril 2012

GC Paper - Cordenons, plus jamais ça!


La FGTB Verviers et Communauté germanophone a voulu au travers de la saga Cordenons interpeller le législateur afin qu’il se penche sur un certain nombre de vides juridiques qui ont précipités, en toute légalité, la faillite d’une entreprise malmédienne dans la filière du papier, détenue par Gruppo Cordenons, un groupe italien.

Daniel Richard, Secrétaire Interprofessionnel de la FGTB Verviers : « L’actualité nous donne, hélàs, raison, en ce moment même des travailleurs occupent leur entreprise, GDB International à Strépy, parce que là aussi la stratégie du groupe semble avoir créé les conditions de la faillite ».
Concernant la faillite de Cordenons, les éléments dont disposent aujourd’hui, trois ans quasi jour pour jour après la faillite (le 23/04/2009), la FGTB Verviers et sa délégation syndicale toujours très active, se résument ainsi :

La stratégie de Gruppo Cordenons apparaît clairement a posteriori. En effet, après la rachat en Italie du groupe Favini, concurrent direct de la production malmédienne de papier, les évènements se sont enchaînés pour conduire à la liquidation de l’entreprise du site de Malmedy au profit de l’Italie. Cordenons n’a pas lui subi la faillite car cela l’aurait fragilisé, la FGTB Verviers soupçonne que c’est à Bob Roche que cette tâche a, en quelque sorte, été transférée. En effet, officiellement Cordenons a donc opté pour la liquidation de l’entreprise puis changé de stratégie et choisi, option bien plus intéressante financièrement pour le groupe, le transfert des parts de la société à un prétendu repreneur, Bob Roche au prix d’1€ symbolique.

Le repreneur, évalué au départ comme peu crédible, est tout à coup devenu le sauveur providentiel du site de Malmedy via un véritable tour de passe-passe, tout à fait légal, qui a permis, cerise sur le gâteau, à Gruppo Cordenons d’échapper au paiement d’un plan social et toutes les conséquences financières d’une liquidation.
Comme l’illustre notre portrait d’un « serial repreneur », Bob Roche est au moins un escroc, au pire, un mercenaire payé par les groupes propriétaires pour prendre à son compte la faillite des entreprises qu’il prétend sauver.

Christian Jacquemin, Président de la FGTB verviers et Communauté germanophone : « Ce qui est interpellant, c’est qu’un groupe italien ait pu, en toute impunité et légalement, en pleine liquidation d’entreprise, opérer une cession des parts de l’entreprise malmédienne pour 1 € symbolique à un repreneur canadien, Bob Roche, un « serial repreneur » dont nous avons retracé le parcours européen et qui s’est spécialisé en rachat suivi d’abandon avec faillite d’entreprises en difficulté du secteur du papier ».

La FGTB Verviers et Communauté germanophone réclame donc au législateur de revoir la procédure Renault, de ne pas permettre le transfert de part d’une entreprise à une autre sans une co-responsabilité du groupe propriétaire en cas de faillite, et surtout que la transparence soit de rigueur vis-à-vis de la délégation syndicale, seule à veiller aux intérêts des travailleurs, les seuls grands perdants avec la Sogepa qui avait investi 3 millions dans l’entreprise.
Même si les travailleurs lésés peuvent se constituer partie civile, il n’y aucune transparence au niveau de l’accès au dossier complet dont dispose le Tribunal de commerce et le curateur quand ils négocient et évaluent les dossiers des repreneurs. C’est ainsi que, sans autre information, Bob Roche présenté comme un repreneur peu crédible s’est transformé en repreneur providentiel …

Afin que cela ne puisse plus se reproduire à l’avenir, la FGTB Verviers et Communauté germanophone, lance une série d’interpellations politiques afin d’empêcher qu’il soit légal de mettre en faillite une entreprise concurrentielle et profitable. Il en va de l’avenir de l’arrondissement et plus généralement de l’industrialisation de la Wallonie, qui, dit-on, n’a que dix ans pour s’en sortir. Il est clair que le « business as usual » ne doit pas prévaloir ici mais bien une politique proactive en vue de créer les conditions d’un redéploiement économique durable dans la région.

Ci-joint, l’historique de l’entreprise et le portrait du « serial repreneur » Bob Roche.