mardi 27 mars 2012

Aux urnes, camarades !



Voici revenu le temps des élections. Des élections sociales comme expression concrète d’une démocratie économique et sociale ! Imparfaite et inachevée certes, mais nécessaire.
Elles vont d’abord et avant tout « sanctionner » le travail de délégués sur le terrain des entreprises. Des femmes et des hommes qui ont pris le risque et la responsabilité de prendre la parole au nom de leurs camarades. Avant toutes choses, il s’agit de saluer cet engagement qui coûte souvent en temps pris sur la vie de famille, en énergie et parfois en possibilité d’avancement et de carrière. Là où il se déroule le scrutin mesurera l’adhésion de ceux qui iront voter à la manière dont ils auront été défendus. C’est en fonction des résultats dans chaque entreprise que le vote des travailleurs mérite d’être analysé. Nous le ferons, dans les ateliers, les bureaux et nos sections professionnelles. Ce n’est pourtant pas ce qui fera l’actualité des médias.
Pour les gazettes et les rédactions, les élections sociales sont un thermomètre de la représentativité des organisations syndicales. D’autres instruments existent : le nombre d’affiliés, le nombre de « dossiers chômage » traités, la capacité de mobilisation… Ils sont beaucoup moins populaires. En ces matières pourtant, nous faisons la course en tête !
L’instrument  des élections sociales est  fragile et très approximatif. D’abord parce que le suffrage social n’est ni obligatoire ni universel, loin de là. Moins de la moitié des travailleurs de notre régionale auront le droit de voter. En effet, l’élection n’est organisée que dans les entreprises de plus de 50 travailleurs (et encore !). Il n’a pas cours dans la plupart des services publics. Cette réalité fausse les conclusions tirées des résultats. Dans l’enseignement ou les soins de santé, dans le secteur non-marchand en général, on vote dans le « libre » alors que la représentation des travailleurs est organisée différemment dans le secteur public. Si la FGTB progresse aussi dans le secteur privé catholique, elle ne domine pas le paysage syndical. La représentation de l’ensemble du secteur, au départ des scores du l’élection sociale fausse donc l’image globale parce qu’elle ne tient pas compte du poids de la CGSP dans le secteur public. Par ailleurs, la lecture des résultats se fonde sur une comparaison avec les élections précédentes… alors que le paysage économique change énormément en quatre années. Cette fois, la crise financière est passée par là.  Certaines entreprises ont disparu. La FGTB se présentent dans d’autres d’où elle était absente. Fin mai, au moment de tirer les enseignements du scrutin, il y a fort à parier que toutes les organisations syndicales trouveront des motifs de satisfactions parce qu’on comparera des réalités pas toujours comparables, objectivement. Ce qui est objectif, par contre, c’est que le nombre de nos candidats sera plus élevé qu’il y a quatre ans. C’est une bonne nouvelle. Les vocations continuent de naître !
L’addition des résultats dans les entreprises concernées sera l’occasion d’une bataille d’image autour de variations globales très limitées… C’est une loi du genre.
Le plus important est sans doute ailleurs. Dans l’engagement de nouveaux militants, cela a été souligné.
Peut-être est-il surtout dans la capacité qu’auront eu nos équipes à mettre à profit la campagne électorale pour propager les valeurs de la FGTB, celles qui font la différence avec ses « concurrents ». Pour populariser aussi nos alternatives. Pour s’expliquer sur la vision que nous partageons de la société et sur la nécessité de la transformer radicalement. Voter pour des candidats d’une liste plutôt que pour ceux d’une autre est aussi un choix politique, au sens noble du terme. C’est adhérer à un projet. Le nôtre est, tout entier, contenu dans une « déclaration de principes » que nous portons, le poing levé, comme notre couleur rouge : haut et fiers !

Daniel Richard
Secrétaire régional interprofessionnel 

dimanche 18 mars 2012

Quand tu sais d'où tu viens, tu sais où tu vas...

Vidéo réalisé par la Centrale Jeunes FGTB de Verviers et communauté germanophone à l'occasion des élections sociales. A voir et à partager....

Naissance du syndicalisme?

Le syndicalisme ouvrier est né de la transformation de la société imposée par la révolution industrielle au début du 19ème siècle. 

A l’époque, les nouvelles technologies (maîtrise de la vapeur) permettent la constitution d’une industrie d’une ampleur jamais approchée jusque-là.  La production des biens nécessite une main-d’œuvre importante.  C’est à cette époque qu’apparaissent les premières grandes usines engageant un très grand nombre d’ouvriers.  Les conditions de travail et de salaire étaient très mauvaises et fixées unilatéralement par le patron.

Face à cette exploitation, les travailleurs vont rapidement s’organiser car c’est ensemble qu’ils sont plus forts et qu’ils peuvent contraindre les patrons à améliorer les conditions de salaire, de travail et de sécurité.

C’est l’apparition des premiers syndicats, d’abord organisés au sein d’entreprises ensuite organisés au sein des secteurs professionnels.

Au fil du temps et des combats, le syndicat va améliorer son organisation.  Une coordination de plus en plus poussée existera entre les différents syndicats professionnels (les Centrales Professionnelles).

En 1898 est créée la commission syndicale qui regroupe l’ensemble des syndicats de philosophie socialiste dans la même organisation. 

D'où vient la FGTB?

En 1945, c’est la création de la FGTB, fédération regroupant les Centrales Professionnelles dans une organisation unique et interprofessionnelle.

Depuis lors, les combats ont été menés, soit dans le cadre de la Centrale Professionnelle lorsqu’il s’agit de conflits dans un seul secteur, soit dans le cadre interprofessionnel lorsqu’il s’agit d’un combat concernant les travailleurs de tous les secteurs.

Déclaration de principe




1. Emanation directe des forces laborieuses organisées, la FGTB proclame que
l’idéal syndicaliste, visant à la constitution d’une société sans classes et à la disparition du salariat, s’accomplira par une transformation totale de la société.

2. Née de la lutte des classes, elle tient à souligner l’évolution de celle-ci en une
lutte non moins vigoureuse de l’ensemble des producteurs contre une oligarchie
bancaire et monopoliste, devenue maîtresse souveraine de tout l’appareil
de production.

3. Dans un esprit d’indépendance absolue vis-à-vis des partis politiques et respectueuse de toutes les opinions, tant politiques que philosophiques, elle affirme vouloir réaliser ses buts par ses propres moyens et en faisant appel à l’action de tous les salariés et appointés en particulier et de toute la population en général, les intérêts tant moraux que matériels de la très grande majorité de celle-ci étant identiques ou parallèles à ceux des ouvriers, employés et techniciens.

4. Le mouvement syndical acceptera le concours du ou des partis qui joindront
leur action à la sienne pour la réalisation de ses objectifs sans se considérer
obligé à leur égard et sans qu’ils puissent s’immiscer dans la conduite
de l’action syndicale.

5. Le mouvement syndical veut réaliser un véritable régime de justice sociale
visant à situer chacun à sa place dans la société. Pour assurer à chacun, en
fonction de son travail et de ses besoins, la part de richesses qui lui revient, il
déclare qu’il est indispensable de compléter la démocratie politique par une
démocratie économique et sociale.

A cet effet, il entend que le travail, créateur de toutes les valeurs et source de
tous les biens, soit enfin considéré comme facteur primordial, les autres facteurs n’étant que subordonnés ou parasites.


6. Ses origines, son caractère et les permanences de son idéal, le désignent pour être l’élément moteur principal de cette révolution constructive.

7. Dans un esprit de justice, il répudie formellement les fausses valeurs, comme
les droits de naissance et d’argent, consacrées par le régime capitaliste.
De l’exploité, réduit à vendre sa force de travail, il veut faire un libre participant
à l’œuvre commune de production.

8. Il s’attachera dès lors, selon ses conceptions à amener la création d’organismes dont le but final doit être de donner aux forces de travail la gestion de l’économie transformée au bénéfice de la collectivité.

9. Le syndicalisme n’entend pas supplanter les partis dans leur action politique.
C’est en leur qualité de producteur qu’il fait appel aux travailleurs, car
c’est de leur condition économique que dépendront leurs perspectives de
développement social, intellectuel et culturel.

10. Pour mener à bien cette tâche émancipatrice, il ne doit avoir à subir aucune
contrainte, c’est pourquoi il se refuse à son intégration à quelque degré que
ce soit, dans un quelconque système corporatif.

11. Le syndicalisme accepte l’idée de nation et, dans le cadre d’une démocratie
politique, économique et sociale, il prendra ses responsabilités, en vue du
maintien et du renforcement de la démocratie.

12. Il estime que la socialisation des grands trusts bancaires et industriels s’impose et qu’il convient également d’organiser, diriger et contrôler le commerce
extérieur.

13. Rejetant l’idée de la gestion étatique ou bureaucratique, il entend que la gestion des entreprises nationalisées soit confiée aux travailleurs (techniciens,
employés et ouvriers) et aux consommateurs, préalablement organisés au
sein de Conseils de direction et de coordination de l’économie nationale.

14. Le mouvement syndical belge poursuivra la réalisation de ses buts et objectifs en collaboration avec les organismes syndicaux internationaux se réclamant de la démocratie.
15. Afin de libérer le travailleur de la crainte sociale et de lui donner la garantie qu’en échange de son labeur, il sera prémuni contre les fléaux et les maux résultant de sa condition, le mouvement syndical défend non seulement les
réformes de structure et la transformation de la société capitaliste mais aussi
les revendications immédiates des travailleurs.


Conscient de la grandeur de sa mission humanitaire, le syndicalisme se
déclare apte à mener à bien ces tâches multiples, car il forme par le bloc indivisible des forces du travail, l’un des éléments de base de la société de
demain.