jeudi 19 avril 2012

Carte blanche à la CGSP

D’un point de vue régional, notre CGSP a démontré, le 22 décembre dernier, son excellente capacité de mobilisation malgré des délais courts et la proximité des fêtes de fin d’année.

Je tiens ici à signaler que les centrales du privé nous ont accompagnés tout au long de la journée, dans les piquets et lors de notre marche vers le siège du PS. Je tiens, ici encore, à les en remercier.

Il est vrai que la CGSP de Verviers n’a jamais ménagé ses efforts pour manifester sa solidarité à nos Camarades de la CG, de la MWB, du SETCa ou encore du TVD, notamment au cours de leur juste combat pour un AIP digne de ce nom. La politique de la CGSP intersectorielle doit être, comme ce fut le cas par le passé, d’épauler tous les secteurs qui en manifestent le souhait et qui en ressentent le besoin. Elle doit également être un relais privilégié entre ces secteurs et la FGTB.


Mais il ne faut jamais perdre de vue le fait que toute action est d’abord l’affaire des secteurs. L’histoire nous prouve qu’aucun mot d’ordre venu du dessus de la structure n’a jamais remplacé le travail de la base syndicale.

Dès à présent, il nous faut bien prendre conscience du rôle de chacun et de chacune, de chaque délégation, de chaque responsable dès qu’il s’agira de mobiliser. A cet égard, nous sommes condamnés à la réussite de nos actions. Le patronat, certains politiques et une certaine presse se déchaînent : une grève pour rien, une grève qui coûte cher, qui prend les gens en otage, etc. Et pourtant nous savons, par expérience, que ce sont la résignation et l’inertie qui tuent. Baisser les bras maintenant équivaudrait déjà à accepter d’autres mesures d’austérité voire la remise en cause de l’index, que personne ne veut supprimer, bien sûr ! Souvenons-nous de l’indice-santé, des index « lissés »… De qui se fout-on ?

La classe ouvrière se trouve actuellement confinée dans un climat de peur. On nous fait peur via des arguments fallacieux, comme ceux visant à démontrer qu’il n’y a plus d’argent pour payer les pensions ou que la privatisation de certains fleurons comme BELGACOM ou la SNCB est inéluctable. On nous fait peur en agitant le spectre de l’Europe châtiant ses enfants, peur en évoquant les firmes de notation.

On brandit également des épouvantails grand-guignolesques comme le péril nord-coréen ou l’atome iranien. Que je sache, aucun de ces deux Etats n’a envahi le Vietnam, ni l’Irak par deux fois, ni l’Afghanistan. Aucun d’eux n’est intervenu en Libye ni dans les affaires intérieures d’un autre Etat souverain. Aucun d’eux n’a installé de colonies dans des territoires illégitimement occupés. Et, pour information, l’âge légal de la pension en Corée du Nord est de soixante ans pour les hommes, cinquante-cinq pour les femmes…

Ne nous trompons pas de cible : il y a quelques années, la Chine elle-même représentait le péril communiste par excellence. Aujourd’hui, l’ouverture par le gouvernement chinois à l’économie de marché l’exonère de toute justification par rapport au respect des droits de l’homme. La Russie, depuis la fin de l’expérience socialiste, ne fait plus l’objet de critiques non plus sur ce plan. Vous avez dit bizarre ?

Aujourd’hui, les droits des citoyens ne se mesurent plus à l’aune du progrès social : enseignement, culture, soins de santé… Ringard ! L’étalon de nos droits se limite au nombre de McDonald par mètre carré ! Même chez nous, toute contestation de la pensée unique équivaut à une marginalisation systématique. Le journal parlé de la Première du mardi 10 janvier dernier mettait ainsi sur le même pied les organisations salafites, d’extrême-droite et d’extrême-gauche en citant – bien grossièrement d’ailleurs – un rapport de la Sûreté de l’Etat.

Que tout ceci alimente notre réflexion, renforce notre conscience de classe et nous fasse découvrir – ou redécouvrir – les vraies valeurs de la gauche, celle de Jean JAURES, dénonçant les guerres impérialistes, de Karl MARX mettant en exergue le rôle historique de la classe ouvrière, des Communards parisiens, de LENINE et des premiers Conseils ouvriers, de Rosa Luxembourg et de la république de Weimar, de Pierre FLUCHE, symbole de 250 ans de résistance verviétoise… Préparons-nous à un combat long, difficile mais juste. L’enjeu est de taille, notre détermination devra être à la hauteur.

La peur doit changer de camp !
Michel Bordignon